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Le blog de Théophile Kouamouo
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9 mai 2007

Audiovisuel ivoirien : à quand la libéralisation ?

On ne le dira jamais assez : la guerre a fait perdre du temps à la Côte d’Ivoire. Elle a ralenti une économie prometteuse, mis en veilleuse les réformes sociales de la Refondation qui, dans leur fond, étaient bonnes – malgré les déceptions qu’ont pu susciter ceux qui avaient le devoir de les mettre en œuvre. Elle a abaissé le niveau d’une école publique qui avait déjà souffert, pendant plus d’une décennie, des luttes pour la démocratisation du pays.

Surtout, la guerre s’est dressée en ennemie de l’innovation. Alors que la Côte d’Ivoire était pionnière dans de nombreux secteurs, elle est aujourd’hui en perte de vitesse. C’est du gâchis : un tel pays cosmopolite, leader, ayant en son sein des individualités dynamiques et créatives ne mérite pas cela. Quelque part, c’est toute l’Afrique francophone qui y perd.

Prenons l’exemple de l’audiovisuel. La tragédie du crash de Kenya Airways nous a montré les bienfaits de la libéralisation de ce secteur au Cameroun. Les chaînes de télévision privées nationales, comme STV, Canal 2 et Equinoxe (disponibles sur satellite) ont été à la hauteur de l’événement, diffusant quasiment en direct les images de l’épave quand elle a été retrouvée. Pendant ce temps, la CRTV, lourde télévision étatique, diffusait des documentaires sur la santé et des émissions culinaires…

Si le crash de la Kenya Airways s’était produit en Côte d’Ivoire (personne ne souhaite une telle éventualité), il y aurait eu de fortes chances que les premières images soient celles de TF1 ou de France 2, que la RTI aurait, toute honte bue, récupérées et diffusées. Durant la crise ivoirienne par exemple, des images historiques ont été filmées uniquement par des chaînes étrangères. Les meilleurs plans des manifestations monstres contre la recolonisation du pays, après les accords de Linas-Marcoussis, ont été filmés par des chaînes de télévision… françaises ! L’Afrique doit pouvoir produire ses propres images. Pour cela, il faut qu’elle libère les énergies et l’initiative. Il faut qu’elle fasse la promotion du pluralisme et de la saine compétition dans tous les secteurs. Il faut que le citoyen retrouve sa marge de manœuvre pour devenir producteur d’idées, producteur d’images, producteur de biens… fabricant de sa propre Histoire !

Lisons cet article du quotidien camerounais Mutations :

http://www.quotidienmutations.info/mutations/mai/1178618377.php

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Commentaires
F
Je serais bien interesse a entendre une opinion sur la production et la distribution de telefilms et long metranges Africains.<br /> Les capitaux existent , les competences au niveau de l'ecriture et mise en scene des histoires est la.La difussion de ces films peut se faire le bias du Video-streaming sur site l'internet<br /> Video-downloading via Itunes,Amazon,Social networks<br /> Browser-streaming via Web browsers<br /> Video player ( think windows media players,joost)<br /> Cell phones download<br /> Smart devices that are Wi-fi capable.<br /> <br /> Qu'en pensez vous ?
O
A ma connaissance, la CI a eu la télé une dizaine d'années avant le Cameroun. Comme quoi, ce n'est pas toujours en courant très vite qu'on y arrive plus tôt...<br /> <br /> Pour autant, le problème est général à l'Afrique Noire : si nous voulons tenir notre propre discours sur le monde, porter nos propres regards sur les affaires de ce monde, c'est bien un niveau supra-national qu'il faut considérer à terme. De ce point de vue, je crois savoir que le Nigéria fait envoyer un satellite de télécommunication en orbite terrestre par les Chinois. <br /> <br /> Ce qui devrait permettre d'échanger du son et des images entre les différentes régions d'Afrique ; car trop souvent chacun sait davantage sur le reste du monde que sur ses propres compatriotes du continent, et a fortiori de la Diaspora. Donc, viser l'amélioration des télécommunications transafricaines, afin que les futures générations d'Africains se connaissent eux-mêmes d'abord, se fréquentent intensivement, interagissent pour le bien de leur continent...<br /> <br /> S'agissant du cas spécifique de la CI, une stratégie publique consisterait à créer plusieurs chaînes thématiques publiques : la RTI généraliste, internationaliste + une chaîne pour la promotion de la culture africaine et "diasporale" : sports, littérature, théâtre, musique, artisanat d'art, peinture, sculpture, festivals, etc. ; + une chaîne régionaliste à partir des infrastructures (ou de ce qu'il en reste) du complexe audiovisuel de Bouaké : info-services, initiatives économiques locales, sensibilisation écologique, agro-industrie, technologies (du solaire...), info-santé, éducation civique, promotion des langues et cultures régionales, etc.<br /> <br /> Ce secteur public serait doté de grands moyens matériels et humains, exclusivement financé par des ressources publiques (budget de l'Etat et des collectivités) ou para-publiques (subventions internationales, dons instutionnels ou particuliers, sponsoring non commercial, commercialisation de produits dérivés tels que DVD ou DivX)...<br /> <br /> En outre, un secteur privé verrait le jour dont l'Etat s'abstiendrait au maximum de prescrire le contenu des programmes en dehors d'une réglementation précise sur les limites et responsabilités de la liberté d'expression médiatique. Une législation intransigeante sur la non-concentration des entreprises de presse écrite ou audiovisuelle, afin d'assurer l'indépendance et la pluralité...<br /> <br /> P.S. Je suis de ceux qui considèrent que le cinéma est une industrie obsolète, notamment en raison de l'expansion des technologies multimédiatiques. Or, il existe quelques compétences africaines dans le domaine cinématographique, qui pour l'essentiel végètent avec des moyens dérisoires au regard de ceux des occidentaux. Tout ce gisement de savoir-faire devrait être récycler vers la production de produits audiovisuels : un téléfilm vaut plusieurs fois moins cher qu'un long métrage cinéma, en sorte que le rédéploiement de l'argent et des maigres moyens du cinéma africains vers les oeuvres télévisuelles accroîtrait à court terme la quantité et la qualité de ces oeuvres.<br /> Un téléfilm africain sur l'histoire de la traite négrière, l'épopée de Sundjata, la légende d'Abla Pokou, etc. toucherait rapidement un très large public africain, avec une efficacité très supérieure à l'action de l'enseignement public sur la jeunesse panafricaine en ce qui concerne le "connais-toi toi même"...
F
Elle est inévitable la libéralisation. Elle sera salutaire pour notre économie et notre culture. Je crois que le cadre juridique existe déjà puisque les députés ont débattu de tout cela avec la fameuse loi sur la presse et l'audio visuelle votée à la majorité. reste maintenant la volonté politique qui donnera le top départ pour que cela soit. Aujourd'hui il faut reconnaitre que la RTI a des limites et vous faites bien Theo de rappeler les faits de Novembre 2004 et antérieurs, avec les manifestations de depuis octobre 2002 où notre télévision pour certains faits a été complètement dépassée. Une preuve supplémentaire est les retards que nous avions sur les images de l'accord de Ouaga où à la télé on avait des directs de radio (par téléphone).<br /> <br /> Aujourd'hui, les compétences en matière de production cinématographique et de programmes sont avérée en Côte d'Ivoire, mais les espaces de diffusion manquent puisque la seule télé ne peut tout absorber.<br /> <br /> Cependant j'en convient qu'il faille mettre des gardes fous pour éviter des dérapages, mais comme l'a dit quelq'un lors d'un débat télévisé : "ce n'est pas parce que le courant tue qu'il faut couper l'éléctricité et vivre dans l'obscurité" (j'ai paraphrasé).<br /> Il y avait ces craintes pour la libéralisation de la presse écrite et pourtant depuis le ciel ne nous est pas tombé sur la tête.<br /> <br /> On n'a pas d'alternative, il faut libéraliser pour permettre absorption et l'éclosion de toutes ces compétences qui sortent de nos écoles de formation. On évitera ainsi que les autres nous balancent leurs images qui parfois déforment notre réalité que nous sommes obligé d'exploiter avec des commentaires qui n'ont rien à voir avec les images.
L
Salut,<br /> <br /> le Cameroun bénéficie d'une certaine accalmie. cette stabilité est largement dûe au fait que le Pr Biya soit encore en vie. Il y a aussi une opposition qui s'est largement discréditée. Des copains du "CODE" et d'autres que j'ai connus à l'extérieur se demandaient quelle gestion ferait ce Monsieur qui a été incapable de tenir une librairie!<br /> <br /> En CI les choses sont bien différentes. Nous nous rappelons encore d'un haut responsable de la cage (présentement)qui s'est permis de diviser la carte du pays. Ce schéma s'est réalisé quelques mois plus tard!<br /> Alors, imaginons-les avec une chaîne de télé!!! <br /> <br /> Je suis pourque l'Etat joue son rôle de veilleur de nuit comme le recommande la démocratie libérale. ce débat qui a alimenté des débats houleux entre Rawls, Nozick et Habermas. Toutefois, l'Etat ne pourra abansonner son rôle de "gérant" au profit de celui de "garant" que si les citoyens bénéficient d'une certaine culture.<br /> <br /> Sinon, attendez-vous à plusieurs chaines de télé avec des discours du genre: "c'est parce que je suis musulman qu'on empêche de diriger mon pays"; "les baoulé n'ont pas cette approche du pouvoir"; "c'est à nous les Dan qu'il revient de gérer la Ci"...<br /> <br /> A moins que la coalition dont parlait Théo voit le jour et se mette à une des tâches les plues ardues mais indépassables pour l'avènement de la démocratie: la sensibilisation, la promotion des idéaux démocratiques.
A
Je suis d'avis que nous devons procéder à la libéralisation de l'audiovisuel pour le bien des populations. Mais avant d'y arriver il nous faut une reglementation bien pensée que soutend un cadre juridique.<br /> <br /> Sans cela nous risquons d'aboutir au fléau qui ravage la presse Ivoirienne dans son ensemble. Une médiocrité sans limite.Dès que vous y touchez bon nombre d'aventuriers vous lancent à la face le fameux "Liberté d'expression!".<br /> <br /> Je suis curieux de savoir dans quel cadre evolue ce secteur au Cameroun.
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